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Hippy Happy shooting réalisé au château Roubine

Ma vie de femme hypersensible

Hypersensible ou peut être normalement sensible dans une société qui l’est peu. J’ai souvent cru que « j’avais un problème ». Rappelons tout de même qu’au siècle dernier, les femmes n’avaient pas le droit de vote, certaines étaient brûlées et traitées de « sorcières » car elles avaient des dons qui dépassaient les capacités de compréhensions des Hommes de l’époque. 

Rajoutons qu’encore à ce jour les personnes qui entendent des voix sont catégorisées de « malades mentales », je ne ferais pas l’apologie de la médecine, ce n’est pas le but de mon article. Mais c’est pour dire, que notre société (notamment en France, car c’est bien différent dans les autres pays), a besoin de s’ouvrir encore et d’évoluer.

Je me suis toujours sentie « différente », et cela depuis enfant. À vrai dire, j’ai toujours eu une intuition si incroyable, et une sensibilité à tout ce qui m’entourait. Je captais les gens, les lieux, les ondes, les atmosphères, comme une vraie éponge.

Seulement, j’ai décidé de m’incarner dans une famille, ou à part ma mère, personne n’était ouvert, je suis née en Alsace, vous voyez le tableau ! Merci les valises du Reich (un peu d’humour ça fait du bien), que je ne suis pas la seule à porter, c’est évident ! 

photo quand j'avais 7 ans

J’étais une petite fille lumineuse, belle, pleine de vie, ma conscience était déjà grande pour mon petit âge. Et cette lumière, je n’en ai prise conscience que récemment (j’ai 30 ans aujourd’hui). 

Je sentais la beauté du monde, la beauté des gens, je sentais les vibrations très lourdes dans ma famille. Car oui, mon enfance n’a pas été des plus simples. Matériellement et d’apparence, je vivais comme une princesse, mais derrière les portes du château, c’était le chaos. La famille de mon père (viticulteurs ancrés dans les terres)  voulait me former à leur image : le labeur, le travail acharné, le devoir envers la famille, avoir un bon métier, un bon statut, … Tout ce que je n’étais pas. Ma sensibilité n’a pas été vu, ni entendu. Mon côté artistique a été totalement brimé. Je ne peux pas leur en vouloir, ils ont fait ce qu’ils ont hérité, et transmis de leur mieux.

Je devais respecter tout le monde, être la petite fille polie, gentille, souriante, mais à quel moment j’étais écouté et entendu ? Je hurlais à l’intérieur, j’étouffais, je mourrais à petit feu. 

L’école, n’en parlons pas, je me suis éteinte avec les années, je me suis éloignée de mon âme encore plus, … Et ça a été la descente… Ma colère n’a fait que grandir, et j’étais devenu vraiment rebelle à l’adolescence. Ma famille, avec leur conscience du moment, me faisait croire que « c’était moi le problème, que j’avais un sale caractère. » Et pendant longtemps, je l’ai cru ! Je n’ai réalisé que plusieurs années après, que cette colère était mon âme qui voulait dire STOP ! Arrêter, laissez-moi ! (bon ça a mis du temps, mais je l’ai conscientisé 🙂 )

Ma sensibilité était devenue ingérable, et j’étais si éloignée de mon âme, que je me suis anesthésiée comme j’ai pu, drogue, alcool,…J’étais perdue, pommée, c’était la nuit noire de l’âme.

Un jour, j’ai commencé à voyager, à faire un travail sur moi, à essayer mille choses, pour me comprendre, m’aimer, et m’accepter. 

Et puis, la vie, le destin, les rencontres, les lectures, je découvre mon hypersensibilité !! La révélation. La rennaissance!

Je comprends pourquoi depuis toujours, j’ai ces besoins de solitude, que je suis vraiment touchée par la nature, l’art, qu’il y a des personnes que je ne préfère pas côtoyer et d’autres au contraire qui me font du bien. Pourquoi aussi, j’ai beaucoup de mal à manger de la viande, et je n’aime pas les lieux bondés … Pourquoi aussi j’ai une créativité débordante, et qui ne demande qu’à se laisser vivre et être.

shooting réalisé à Saint-Raphaël

Aujourd’hui, je ne dis pas que je suis complètement à l’aise avec ma sensibilité. Elle est une grande force, mais aussi ma faiblesse. Comme les doubles faces d’une pièce. J’apprends à l’apprivoiser de mon mieux, j’apprends à l’aimer comme je peux.

Je recolle chaque jour des bouts de moi. Je meurs, je déconstruis. Je renais, je construis.

Mais je sens que je peux ENFIN me libérer de ce sentiment d’infériorité que j’ai toujours eu, je me rabaissais sans cesse. Je me faisais plus petite qu’une souris. 

Je reconnais ma valeur,
Je bénis ma sensibilité,
Je l'honore,
Car elle est ma plus grande force,
Je bénis mon histoire,
Je bénis ma vie,
Je bénis chaque bout de moi,
Je m'aime comme je suis.

Signature d'article, par Christelle

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