J’ai décidé de partir en voyage un beau matin, en une heure mon avion était booké. Mon plus grand cauchemar dans la vie est de me réveiller dans le même lit, et de suivre chaque jour la même routine. C’est partie pour une semaine à Barcelone ! Des années que j’en rêvais, maintenant, ça devenait concret.
J’ai étouffé mon côté nomade durant quelques années, pour étudier et me former. Mais aussi, parce que je voulais me formater à ce qu’on attendait de moi, ou plutôt j’ai oublié de m’autoriser à être qui j’étais.
Mon périple a commencé dans une gare de Provence. Heureusement, dans un mois, je déménage pour Nice. J’aime la Provence, sa Beauté, ses couleurs, sa Lumière. J’y ai rencontré des personnes merveilleuses et vécues de belles choses. Mais en deux années, j’en avais fait le tour, j’étais lassée de la campagne, mon âme aspirait à une tout autre vie. Ma vie allait prendre une orientation complètement nouvelle. Que je sentais petit à petit arriver, avec peur et enthousiasme.
J’attendais mon train pour l’aéroport, m’offrant un café, chose que je bois très rarement. Et je tombe sur la couverture de Paris Match. Je ne regarde plus la télé, et je ne suis absolument pas toute la vie des people, ni celle de la société d’ailleurs. Est-ce du déni ou de la fuite ? Je suis dans un monde que peu de personnes peuvent entendre, et que pourtant nous pouvons tous sentir…
Bref sur cette couverture, on parle de la nouvelle mode du rose suite au film Barbie qui est actuellement au cinéma. Je discute avec la salarié du café en lui disant que j’adore le rose, elle me répond que maintenant tout le monde suite cette mode suite à ce film. Elle me dit que j’ai le visage d’une barbie moi aussi.
Je la regarde, et je lui dis :
- Merci Madame, mais vous savez, sans vouloir m’en plaindre, ce n’est pas toujours simple à vivre. Je suis blonde, j’aime le rose, de ce fait je suis souvent prise pour mon apparence, pour une femme superficielle et sans cervelle. J’attire souvent des hommes qui ne peuvent aller au-delà de mon physique.
Elle me répond le plus gentiment du monde :
- Ah, mais vous savez, les hommes de nos jours c’est compliqué… Elle m’a ensuite raconté qu’elle s’était mariée, avait divorcé et ne voulait plus personne dans sa vie.
J’ai entamé ma première journée par la visite de la Sagrada Familía, un trésor d’architecture moderne. J’ai eu la sensation d’être dans une autre dimension de notre réalité. Cette cathédrale est une œuvre mystique tout droit sortie d’une autre dimension temporelle.
Étant très sensible à cela, je comprenais mieux pourquoi je m’étais sentie appelé à y aller.
J’ai passé deux heures dans la nef, à m’imprégner comme je pouvais de l’énergie du lieu, cela malgré les milliers de personnes présentes, qui faisaient un vacarme fou.
Ce monde ne sait plus ce que c’est le Silence, ne sait plus apprécier la vraie plénitude.
Il y avait un homme sur le banc d’à côté, qui semblait prier lui aussi. Il mettait ses mains en direction de l’autel, comme pour s’imprégner de l’énergie qui s’en dégageait.
Le deuxième jour, je décidai de m’offrir un massage balinais. J’ai eu l’occasion d’essayer ce type de soin lorsque j’avais voyagé en Asie, dix ans plus tôt. Oui, déjà 10 ans que j’étais partie toute seule en sac-à-dos en Australie. Un voyage qui avait complètement transformé ma perception de la vie. Je m’étais ouverte à plus grand que moi.
Le massage m’a fait beaucoup de bien, j’ai mis l’intention de laisser aller toutes les tensions et émotions que j’avais accumulées depuis quelques mois. Il ne faut pas croire, notre corps emmagasine tout. En cela, la médecine orientale est vraiment très bénéfique. Ils ont une connaissance bien plus approfondie des différents centres d’énergie du corps, et utilisent des méthodes naturelles, qui ont fait leur preuve.
Le reste de la journée, je déambulai dans les rues, marchait pour apaiser mes pensées. Tenter d’étouffer la tristesse, et de digérer le deuil que j’étais en train de vivre.
J’ai aussi reprise l’écriture, car depuis quelques semaines, je n’avais plus vraiment d’inspiration. J’ai remarqué ô combien écrire est vitale. Autant, je peux largement me passer de faire de la photographie, de peindre, mais écrire, c’est bien plus compliqué.
Quand je voyage, je touche à cette Liberté que j’aime tellement, au Parfum du Monde… J’aime goûter à toutes ces couleurs, à toutes ces senteurs.
Barcelone porte cette énergie artistique, mêlée à une douceur de vivre. Bien sûr, en été, c’est rempli de monde, mais j’ai pu trouver des coins reculés pour tapoter sur mon clavier, m’offrir un bon Virgin Mojito. Oui, j’essaie de limiter l’alcool, surtout dans les moments de vie sensible. J’ai découvert il y a peu, dans un bar en bord de mer de Toulon, qu’il existait une version du Mojito sans alcool, le rêve ! C’est devenu my Favorite.
La nourriture est aussi excellente, l’avantage dans les grandes villes, c’est qu’on trouve toujours des plats végétariens ou vegan, je ne le suis pas à 100%, ce sont des phases, mais la viande en ce moment m’écœure vraiment, et je ne digère pas bien le lait de vache.
Les Espagnols sont beaux, charmants, souriants, je suis remplie par leur langue dont je ne comprends pas tout, même si j’ai appris quelques mots. J’ai même eu un fou rire avec le serveur du bar où j’écris ces lignes, en essayant de prononcer le mot « sirop » en espagnol, c’était merveilleusement fun !
Mes plans pour le reste de la semaine ? De ne pas en avoir.
Juste suivre le Flow, mes envies, ce qui vient. Quelle légèreté !
La Vie est une aventure, elle vaut la peine d’être vécue…
On part pour se perdre,
Pour mieux se Retrouver.
S'imprégner des couleurs du Monde,
Goûter à la Liberté,
Celle d'Être.
